Sortir du nucléaire en 20 ans. À quelles conditions et à quels coûts ?

, par   Benjamin Dessus

Quelles seraient pour la France les conséquences d’un scénario de sortie du nucléaire comparable à celui dans lequel s’est engagée l’Allemagne dès 2000 ? Sommes-nous en mesure, en 20 ans, de mener à son terme une telle transition énergétique ? Benjamin Dessus, président de l’association Global Chance, propose des éléments de réponse chiffrés et argumentés dans cette note de travail de 16 pages datée du 21 juin 2011.


Une version réactualisée de cette note est désormais disponible :

Sortir du nucléaire en 20 ans. À quelles conditions et à quels coûts ? (pdf, 350 Ko)
Benjamin Dessus, note de travail, 31 janvier 2012, 15 pages


Version du 21 juin 2011 : Sortir du nucléaire en 20 ans (pdf, 370 Ko)

Ci-dessous : RésuméTable des matières

résumé

Cette note a pour objet de donner une première image de ce que pourrait être une sortie progressive du nucléaire en 20 ans, fondée sur une action vigoureuse d’économie d’électricité et d’électricité renouvelable pour le système électrique français.
Elle décrit les potentiels et les actions sectorielles prioritaires à mettre en œuvre dans le domaine des économies d’électricité comme dans les énergies renouvelables.
Cette description est complétée par une comparaison économique avec un scénario de remplacement à l’identique du parc nucléaire avec des EPR, quand les PWR sont réformés, au bout d’une trentaine d’années. La comparaison prend en compte l’ensemble des coûts (production, transport, distribution, économies d’électricité) de chacun des scénarios d’ici 2031 et le cumul des investissements à réaliser d’ici 2031.

La comparaison montre que les coûts au kWh du scénario « Sortir du nucléaire en 20 ans » sont 10 à 15% supérieurs à ceux de la poursuite du nucléaire, mais que les factures annuelles pour les usagers sont nettement plus légères (de 25%). Les investissements à réaliser d’ici 2030 sont également inférieurs dans le scénario « Sortir du nucléaire en 20 ans ».
L’essentiel du gain provient des économies d’électricité car le kWh “évité” est dans la plupart des cas beaucoup moins onéreux (dans un rapport 1,5 à 5) que le kWh produit, transporté et distribué, et ce quelque soit le mode de production privilégié.

Une sortie du nucléaire en 20 ans semble donc envisageable si elle est fondée sur un programme ambitieux et pérenne d’économie d’électricité et de promotion de l’électricité renouvelable. Elle suppose néanmoins un effort important de redistribution entre les français et des politiques incitatives fortes à la sobriété d’achat et de comportement, en même temps qu’une politique industrielle centrée sur l’efficacité des outils et les énergies renouvelables.

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table des matières

I – LE SCÉNARIO « SORTIE DU NUCLÉAIRE EN 20 ANS »
I.1 – OBJECTIF 2022
I.1.A – Les économies d’électricité
I.1.B – La production d’électricité nécessaire en 2020

I.2 – OBJECTIF 2031
I.2.A – les besoins d’électricité
I.2.B – Comment fournir l’électricité nécessaire en 2031 ?

II – À QUEL COÛT ?
II.1 – LES COÛTS DE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ
II.2 – LES COÛTS DE TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION DE L’ÉLECTRICITÉ
II-3 – LE COÛT DES ÉCONOMIES D’ÉLECTRICITÉ

III – LA QUESTION DES INVESTISSEMENTS À CONSENTIR
III.1 – LES INVESTISSEMENTS DE PRODUCTION ÉLECTRIQUE
III.2 – LES INVESTISSEMENTS D’ÉCONOMIE D’ÉLECTRICITÉ
III.3 – INVESTISSEMENTS DU RÉSEAU

IV – ÉLÉMENTS DE CONCLUSION

ANNEXE : LE BILAN ÉLECTRIQUE FRANÇAIS EN 2009

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