EPR, un pari industriel à risque

, par   Bertrand Château
Construction du réacteur 3 de Flamanville
SCHOELLA/CREATIVE COMMONS

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L’industrie électronucléaire française fait de la relance du nucléaire en France via les EPR un axe central de sa stratégie industrielle. C’est son droit. Mais la réussite de ce pari industriel ne va pas de soi, loin s’en faut, tant les incertitudes géopolitiques, économiques, financières, environnementales, semblent aujourd’hui importantes. Or, l’État détient 84% du capital d’EDF et 70 % de celui d’ORANO, et il est son propre assureur en cas d’accident nucléaire. Bref, si ce pari industriel échoue, si l’industrie en question perd de l’argent – et elle peut en perdre énormément – ce sont les contribuables qui paieront in-fine la note par l’impôt. Un examen critique de ce pari industriel doit donc être entrepris de façon rigoureuse et indépendante, et ses résultats doivent être communiqués à l’ensemble des organes représentatifs de la collectivité nationale, avant toute prise de décision par l’État.

Cet examen critique doit aborder deux aspects majeurs qui conditionneront le succès ou l’échec de ce pari, du point de vue de la collectivité nationale : sa capacité à minimiser le coût global de la transition énergétique vers la neutralité carbone en 2050 et sa capacité à dynamiser la croissance industrielle et la croissance économique au sens large de la France pour les décennies à venir.

Cette note se propose de détailler les différentes facettes de ces deux aspects. Ne disposant pas des outils de calcul complexes nécessaires à un examen quantitatif approfondi, et n’ayant pas accès à certaines données sensibles, on ne peut toutefois pas prétendre apporter des conclusions définitives sur ces différents aspects. Par contre, les données accessibles et les résultats préliminaires de travaux menés par des organismes habilités, comme RTE, l’ADEME et Enerdata, permettent à ce stade de pointer les faits saillants relatifs à ces différents aspects, voire d’en tirer des conclusions préliminaires.

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