20èmes Rencontres CNRS Jeunes « Sciences et Citoyens »

, par   Marie-Christine Zelem, Natacha Gondran

Natacha Gondran et Marie-Christine Zelem participent aux 20èmes Rencontres CNRS Jeunes « Sciences et Citoyens » les 5, 6 et 7 novembre 2010, au Palais des Congrès du Futuroscope de Poitiers.

Le principe de ces Rencontres, organisées depuis 20 ans par le CNRS, est de créer un dialogue entre des jeunes (de 17 à 25 ans et de tous horizons) et des chercheurs. Définis à partir des demandes exprimées par les jeunes lors des précédentes Rencontres, des thèmes variés sont abordés dans le cadre de dix ateliers. Le mot d’ordre des chercheurs qui animent ces ateliers est de répondre aux interrogations des jeunes dans le cadre d’un échange et non via une présentation magistrale.


POUVONS-NOUS RESISTER AUX TECHNOLOGIES ?

Responsables de l’atelier
• Béatrice Korc (directrice du CCSTI du Rhône)
Natacha Gondran (enseignante-chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne)

Intervenants
Marie-Christine Zelem (MCF en sociologie, HDR, Membre du CERTOP-CNRS UMR 5044 UNIVERSITE TOULOUSE II)
• Alain Gras (Directeur du Centre d’Etude des Techniques des COnnaissances et des PRAtiques - CETCOPRA)
• Serge Chambaud (Directeur de la culture scientifique et technique et du musée des arts et métiers - CNAM)

Présentation
Chaque génération devient plus dépendante que la précédente de l’usage de technologies. S’il est reconnu que les « jeunes d’aujourd’hui » sont particulièrement accros aux « nouvelles technologies » (de l’information et de la communication), on oublie souvent que la technologie influence de façon bien plus large nos modes de vie. Les objets technologiques utilisés au quotidien reposent sur la mise en place d’infrastructures technologiques complexes (les « macro-systèmes techniques »), moins visibles mais pourtant indispensables à leur fonctionnement (système électrique, différents réseaux de télécommunications, etc.). Que ce soit pour se nourrir, se chauffer, communiquer, se déplacer, et accomplir toutes autres activités de la vie quotidienne, nous sommes, de façon plus ou moins visible, dépendants de technologies de plus en plus sophistiquées qu’il nous est difficile de « maîtriser » au sens où nous ne pouvons les produire, ni même, bien souvent, les réparer nous-mêmes. Avons-nous conscience de ces dépendances à ces systèmes très complexes qui les produisent ? Comment est perçue, par exemple, l’électricité, produite par des systèmes techniques industriels lourds qui ne sont généralement pas directement visibles sur le lieu d’utilisation de l’énergie ainsi produite ?
Comment en sommes-nous arrivés là au fil de l’histoire ? En quoi les objets techniques peuvent-ils modifier les façons de penser dans les sociétés, voire les sciences elles-mêmes ? Quelle influence exercent-ils sur la structuration de notre société ? En quoi sont-ils facteur de liberté et en quoi certains de leurs usages peuvent-ils créer une dépendance ?
Des applications de la thermodynamique à celles de l’énergie nucléaire, de l’imprimerie à Internet, certaines technologies sont en effet à la base de transformations radicales de la civilisation occidentale. Si ces transformations sont indubitablement à l’origine d’une amélioration du confort au quotidien pour ceux qui en bénéficient, elles génèrent également des risques et impacts environnementaux considérables. Ainsi, contribuent-elles à la fragilité de nos sociétés. Mais ces évolutions sont-elles inéluctables ou s’agit-il de choix collectifs sur lesquels les sociétés ont un pouvoir de décision ? En quoi les sciences contribuent-elles au développement de ces technologies ? Avons-nous la main sur les développements technologiques ou sommes-nous pris dans un processus d’accélération incontrôlable ? En quoi, par exemple, le marché actuel pousse-t-il à la surconsommation d’équipements électriques ? Pourquoi ne voit-on pas se diffuser plus facilement des techniques alternatives, par exemple plus simples ou plus économes en énergie ? Si nous le souhaitions, pourrions-nous ne plus dépendre de l’emprise technologique ? Pourrions-nous nous « débrancher » des macro-systèmes techniques complexes pour développer des systèmes qu’il serait possible de gérer à plus petite échelle ? Pourrions-nous, sans avoir l’impression de régresser individuellement et collectivement, nous passer de certains outils technologiques ?

Bibliographie
• Anne-Françoise Garcon, 2007, « Science et technique, technique et science. Histoire d’une complémentarité occultée », Atala n°10, p. 16-28
• Alain Gras, Fragilité de la puissance, se libérer de l’emprise technologique, Fayard, 2003 et Le choix du feu – Aux origines de la crise climatique, Fayard, 2007
• Luc Semal, « Alain Gras, 2007, Le Choix du feu. Aux origines de la crise climatique, Fayard, 281 p. », Développement durable et territoires, Lectures, Publications de 2007, mis en ligne le 05 février 2008, Consulté le 14 avril 2010
• Marie-Christine Zelem, Politiques de maîtrise de la demande d’énergie et résistances au changement. Une approche socio-anthropologique, Paris, L’Harmattan, 2010

(haut de page)