Tchernobyl, effets sanitaires et environnementaux

, par   Jean-Claude Zerbib

30 ans après la catastrophe du 26 avril 1986, et en dépit de la volonté notoire des grands organismes internationaux, comme l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) ou l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de tenir des discours très réducteurs, relevant du déni cynique, quel bilan (malheureusement toujours provisoire) peut-on établir de façon fiable et détaillée concernant les impacts sanitaires et environnementaux multiples de la destruction du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl ?


Sur cette page :
I - Tchernobyl : effet sanitaires et environnementaux (Jean-Claude Zerbib)
II - Les « liquidateurs » de Tchernobyl, sauveurs de l’Europe ? (In memoriam...)
III - Une catastrophe « soviétique » ? (Les propos de M. Boiteux en perspective...)
IV - Ce toulousain avait alerté Matignon : hommage à Jean Labrousse (1932-2011)
V - « Nucléaire : l’exception française » (Documentaire de Frédéric Biamonti, 2013)
À découvrir également sur le site de Global Chance (Dossiers et publications)

Tchernobyl, juillet 1986 :

I - TCHERNOBYL, EFFET SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX

Jean-Claude Zerbib, in « Imaginer l’inimaginable ou cultiver note jardin ? », Les Cahiers de Global Chance, n°37, juin 2015, pp. 42-62

Ci-dessous : Table des matières - Résumé - Conclusion

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« Nous ne possédons pas encore l’imagination, les analogies, les mots ou les expériences pour qualifier la catastrophe de Tchernobyl. »

Svetlana Alexievitch, écrivaine Bélarusse, citée en exergue par Jean-Claude Zerbib.


I.1. TABLE DES MATIÈRES

L’accident

Le déroulement des opérations avant l’accident
Le 26 avril 1986 à 1 h 23 min 44 s, l’explosion
Des refus persistants de la réalité aux conséquences mortelles
L’évacuation des populations

Après la ruine du réacteur

Les premiers constats
Les actions correctives
Les « Liquidateurs »

L’AIEA et l’OMS : dénis sur l’impact sanitaire de l’accident de Tchernobyl

Déclarations cyniques, discours caricaturaux et réducteurs...
Opacité, dissimulation et censure : quand l’omerta règne...
Pellerin, Boiteux, Jammet... : les nucléocrates français à l’unisson (*)

La réalité des impacts sanitaires de la catastrophe

Impacts à court terme chez les divers intervenants
Effets tardifs observés chez les intervenants : leucémies, suicides, cancers « solides » et autres atteintes
Effets tardifs observés chez les enfants : cancers de la thyroïde et autres atteintes
Évaluation de la mortalité attribuable à l’accident de Tchernobyl

Les impacts environnementaux de la catastrophe

La contamination des territoires proches de Tchernobyl
La contamination des territoires français

Conclusion

(*) Intertitres ajoutés par la rédaction de Global-Chance.org

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre I)

I.2. RÉSUMÉ

Afin d’améliorer la sécurité du réacteur N°4 de la Centrale de Tchernobyl un essai a été conduit, dans la nuit du 25 mai 1986, par une équipe d’électrotechniciens. Il s’agissait d’utiliser, lors de l’arrêt du réacteur, de type RBMK, l’inertie du groupe turboélectrique pour alimenter tous les dispositifs électriques en cas d’accès défaillant au réseau (l’îlotage). Une série d’erreurs et de manquements aux règles fondamentales de sécurité propres à ce type de réacteur, ont entraîné un double apport massif d’énergie de nature nucléaire et physico-chimique. L’explosion a détruit le cœur du réacteur.

Des fragments importants du combustible irradié ont alors été projetés aux alentours. Une autre partie, finement divisée par l’augmentation brutale d’énergie (voisin de 100 fois la puissance nominale) a été transportée par l’énorme convection à plus de 1 000 m d’altitude. Les vents d’altitude ont pris en charge cette masse d’aérosols et de gaz radioactifs et formé ce qui a été appelé « le nuage de Tchernobyl ». Pendant 10 jours durant, la colonne d’air chaud radioactif a alimenté les vents d’altitude qui ont pris plusieurs directions principales. Les rejets du 27 avril se sont dirigés vers l’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, la France et le nord de l’Italie. [cf. animation ci-dessous]


Accident de Tchernobyl : déplacement du nuage sur l’Europe (26 avril-9 mai 1986)
Modélisation réalisée en 2005 par l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

À lire également plus bas sur cette page :
Ce toulousain avait alerté Matignon : hommage à Jean Labrousse (1932-2011)


L’évacuation des personnes habitant dans un rayon de 30 km n’a été organisée que 2 jours après l’explosion. Plusieurs pompiers, équipages d’hélicoptères et un grand nombre d’intervenants civils et militaires (830 000 entre 1986 et 1990) dénommés « liquidateurs », payèrent un très lourd tribut sanitaire pour mettre fin aux rejets radioactifs, assainir les alentours immédiats des réacteurs mais aussi pour effectuer des tâches à des fins discutables (permettre aux 3 autres réacteurs de poursuivre la production électrique). Dans les quatre premiers mois, 31 personnes décédèrent suivies de 19 autres, entre 1987 et 2006. Mais il est difficile d’assurer le caractère exhaustif de ce bilan qui touche principalement trois républiques. Les décès concernent surtout les intervenants qui reçurent de très fortes doses de rayonnement, délivrées dans les jours et les semaines qui suivirent la ruine du réacteur N°4 de la Centrale de Tchernobyl. Depuis 2004, le nombre de liquidateurs décédés se situe entre 112 000 et 125 000, soit environ 15 % des intervenants.

La volonté notoire des grands organismes internationaux, comme l’AIEA ou l’OMS, de tenir des discours très réducteurs, relevant du déni cynique, sur les impacts sanitaires multiples de la destruction du réacteur est présentée.

Un bilan de l’impact sanitaire, concernant les « liquidateurs » ainsi que les enfants et adolescents est esquissé (4 837 cancers de la thyroïde en 2002 et 15 000 à 16 000 en 2004). Un bilan est dressé pour les trois principales républiques touchées, Ukraine, Belarus et Russie, mais il est encore très loin de mettre un point final aux nombre des atteintes diverses (certains cancers mettent plusieurs dizaines d’années pour s’exprimer), car leurs évolutions sont, dans leur ensemble, toujours en phase de croissance, près de 30 ans après la catastrophe.

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre I)

I.3. CONCLUSION

Classiquement la conclusion d’un article doit présenter une courte synthèse des éléments développés et des perspectives prévisibles pour le futur. De nouvelles données non présentées dans le corps de l’article sont à bannir. C’est pourtant ce que je me propose de faire.

J’étais le samedi 1er mai 1986, sur le Centre de Saclay, en tant qu’ingénieur d’astreinte, quand le nuage a survolé le Centre. Plusieurs bâtiments ont connu des déclenchements d’alarmes du fait de la contamination atmosphérique. Comme dans le cas du réacteur de Suède, les salariés (travail en 3x8) ont évacué leur bâtiment. En revenant sur le site, la détection de contaminations sous leurs chaussures avait montré que c’était l’air externe qui avait contaminé l’atmosphère des lieux de travail. Si l’air évacué des bâtiments nucléaires est filtré, ce n’est généralement pas le cas de l’air qui entre. L’analyse en laboratoire de plusieurs filtres a montré la présence d’un bouquet de produits de fissions, que nous trouvons habituellement dans les combustibles irradiés. L’analyse radioactive de plusieurs filtres avait montré à Saclay la présence d’un bouquet de produits de fissions, que nous trouvons habituellement dans les combustibles irradiés. Les filtres « papier » présentaient une teneur de 20 % en iodes radioactifs, deux fois supérieure à celle attendue (la référence 100 % étant celle des cartouches de charbon actif qui piègent la totalité de l’iode).

J’ai compris plus tard que c’était dû à des aérosols d’iodure du césium qui se forme dans le combustible qui explique la présence, aujourd’hui, du césium 137 dans la thyroïde des personnes en Belarus, Ukraine et Russie.

En juin 1986, j’écrivais sur l’accident et un texte pédagogique que la Cfdt publiait et qui nous valurent les menaces de la Direction (Note publique), car ce « tract » inhabituel, intitulé « Dissipons les nuages », présentait les mesures de la radioactivité de l’air, de l’herbe et du lait prélevés autour du Centre… sans en avoir demandé l’autorisation officielle.

Dans ce texte un problème était traité, celui du risque de cancer de la thyroïde des enfants. J’avais été frappé du fait qu’une dose à la thyroïde, relativement faible (9 rads soit 90 milligrays), puisse provoquer un cancer. Il s’agissait de 10 842 enfants juifs de 1 à 14 ans, rescapés des camps et arrivés en Israël, dont le cuir chevelu avait été irradié (1948-1960) aux rayons X, afin d’éradiquer les champignons microscopiques qui provoquent la teigne. Comparés à un groupe témoin de 5 400 enfants non traités, de nombreux cancers se manifestèrent dans les 4 à 22 ans qui suivirent (14,3 ans en moyenne). L’induction la plus forte touchait les enfants de 5 ans et les filles étaient 3 fois plus atteintes que les garçons. Cette inquiétude s’est finalement avérée prémonitoire !

Dans les semaines qui suivirent, invité par France Inter pour parler de Tchernobyl, je rencontrais le Directeur adjoint de l’IPSN, également invité. Il refusa de me serrer la main en me disant toute son indignation pour ce que je disais et écrivais, notamment sur les cancers de la thyroïde. C’était pour lui des propos anti-nucléaires invraisemblables.

Contacté par le Docteur Fauconnier, en Corse, qui me disait son inquiétude relative à l’iode radioactif du nuage, je lui demandais de m’envoyer le lait de brebis dont est fait le « Brocciu ». Le 10 juin 1986, 40 jours après les premières contaminations, il renfermait encore 150 becquerels par litre. En tenant compte de la période effective de l’iode 131 observée dans le lait de chèvre (4,5 jours) la consommation de fromage pourrait donner des doses très importantes à la thyroïde des enfants et surtout à celle des bergers en transhumance, qui consomment 1 kg de fromage par jour. Je demandai à l’IPSN de faire des mesures spectrométriques de thyroïde. Ils firent venir un berger, mais refusèrent de me donner le résultat de leurs mesures.

L’étude de l’INVS sur les cancers de la thyroïde en Corse [INVS 2006] n’a pas permis d’apaiser, en Corse, le conflit autour des anomalies thyroïdiennes.

Jean-Claude Zerbib
Ingénieur en radio-protection au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) au moment de l’accident de Tchernobyl

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre I)

II - In Memoriam
LES « LIQUIDATEURS » DE TCHERNOBYL, SAUVEURS DE L’EUROPE ?

II.1. LES « LIQUIDATEURS » DE TCHERNOBYL

Source texte et captures d’écran : http://ndlr.eu/les-liquidateurs

« Les scientifiques soviétiques avaient calculé que si l’incendie n’était pas éteint avant le 8 mai, le combustible nucléaire en fusion aurait percé la dalle de béton sous-jacente, se serait précipité dans le bassin de refroidissement et aurait amorcé une explosion atomique 20 à 50 fois supérieure à celle d’Hiroshima. L’Europe aurait été inhabitable. »

« Dans la nuit du 26 avril 1986 et durant les mois qui suivirent, 1 million d’individus furent lancés contre le réacteur de Tchernobyl pour éteindre le graphite brûlant dans le réacteur, recouvrir les ruines d’un sarcophage improvisé, et nettoyer les territoires irradiés aux alentours. »

« Ces hommes, appelés les liquidateurs, étaient motivés par ce qui fut salué comme un acte de dévouement appuyé par des promesses de salaires élevés et d’avantages sociaux. Seulement, au regard des dangers encourus et des conséquences catastrophiques sur leur santé et celle de leurs enfants ce combat contre les nucléides fut un véritable sacrifice. »

« Un documentaire sorti en 2003 et réalisé par Wladimir Tchertkoff [ à voir ci-dessous ] retrace l’histoire de ces hommes, ponctué de témoignages hallucinants prouvant l’horreur des effets radiant et montrant a quel point leur actes héroïques restent dans l’indifférence générale, malgré le fait qu’ils aient sauvé l’Europe. »

« Après avoir enfilé leur protection de plomb, les hommes se lançaient sur le toit au son d’une sirène et en repartaient en courant 60 secondes plus tard au son de la même sirène afin d’être remplacés par une nouvelle équipe. À cause du poids de leur protection de plomb (qu’ils fabriquaient eux mêmes), les liquidateurs n’avaient le temps de ramasser que 2 ou 3 morceaux avec leur pelle pendant la minute qui leur était allouée. »

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre II

II.2. LE SACRIFICE

Documentaire de Wladimir Tchertkoff (2003) - durée : 24 mn
Prix du meilleur documentaire scientifique et d’environnement de la Région Ile de France en novembre 2004

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre II

III - UNE CATASTROPHE « SOVIÉTIQUE » ?

Ci-dessous :
Les propos de Marcel Boiteux en perspective... (Citations)
Étude de cas : « Les causes de l’évènement Tchernobyl » (Jacques Frot)

III.1. LES PROPOS DE MARCEL BOITEUX EN PERSPECTIVE

Avec Bella et Roger Belbéoch, Bernard Laponche, Jean-Claude Zerbib et Galia Ackerman..

« Tchernobyl n’est pas un accident nucléaire, c’est un accident soviétique ! »

Marcel Boiteux, ancien Directeur général d’EDF (1), in « Nucléaire, l’exception française », documentaire (à voir plus bas) de Frédéric Biamonti (2013).

« Lorsque les promoteurs occidentaux de l’industrie nucléaire en vantaient la fiabilité, l’URSS n’était pas mise à part. Aucune critique n’était faite quant à ses options technologiques, la qualité de ses réalisations, la gestion des centrales nucléaires.
Le développement de l’énergie nucléaire en URSS était pour les Occidentaux, surtout pour la France, un véritable modèle. La centralisation du pouvoir économique permettait la prise de décisions rationnelles.
 »

Bella et Roger Belbéoch, in « Tchernobyl, une catastrophe » [80 pages, 465 ko, fichier pdf] (2), Éd. Allia, 1993, p. 24 : « Avant 1986 : l’industrie nucléaire soviétique vue par nos experts ».

« Le modèle des réacteurs équipant la centrale de Tchernobyl avait une longue expérience de fonctionnement et ces réacteurs étaient considérés comme très sûrs.
Le nucléaire soviétique avait, avant l’accident, une très bonne réputation auprès des milieux nucléaires occidentaux.
 »

Bernard Laponche, « Entre silence et mensonge. Le nucléaire, de la raison d’État au recyclage “écologique” », La Revue internationale des Livres et des idées, n°14, novembre-décembre 2009, pp. 6-13

« M. Boiteux ignore peut-être que le 24 novembre 1986, le même test sur l’inertie de la turbine était tenté dans la centrale EDF de Paluel, en déconnectant aussi les sécurités. (3) Un des opérateurs a voulu mettre fin à cet essai contraire à tous les protocoles. Le Directeur de la Centrale, consulté, a donné son accord pour la poursuite de l’essai, jusqu’au moment où cet opérateur a pris sur lui de tout arrêter. Le journal local a parlé de cette aventure, qui est venue aux oreilles des Autorités de sûreté. Le lendemain les inspecteurs du SCSIN (devenu ASN) étaient sur le site et le Directeur de la Centrale EDF remercié. »

Jean-Claude Zerbib, « Tchernobyl, effet sanitaires et environnementaux » (voir plus haut), in « Imaginer l’inimaginable ou cultiver note jardin ? », Les Cahiers de Global Chance, n°37, juin 2015, p. 51.

« Depuis Fukushima, on ne peut plus accuser le système soviétique d’être à l’origine de l’accident. Que ce soit un modèle imparfait du réacteur, une erreur humaine, un tsunami ou un attentat terroriste, on sait désormais que le risque d’un accident nucléaire ne peut jamais être égal à zéro. Sommes-nous prêts à assumer ce risque ? Trouverons-nous des dizaines ou des centaines de milliers de liquidateurs pour enrayer les conséquences d’un accident nucléaire majeur ? Serons-nous prêts à reloger des dizaines ou des centaines de milliers de personnes [...] ? »

Galia Ackerman, « Tchernobyl est ce qui nous arrive », Le Monde, dimanche 24 avril 2016. Journaliste d’origine russe, Galia Ackerman vient de publier Traverser Tchernobyl.

(haut de page) (sommaire de la page)

Notes :

(1) Cette affirmation de Marcel Boiteux ne fait que reprendre une vieille antienne du lobby nucléaire français. Cf. plus bas notre Étude de cas : « Les causes de l’évènement Tchernobyl » consacrée à une note publiée en novembre 2000 par Jacques Frot, ingénieur, membre du Conseil Scientifique de l’AEPN (Association des Écologistes pour le Nucléaire) et de la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire).

(2) L’ouvrage de Bella et Roger Belbéoch a été depuis réédité sous le titre « Tchernobyl, une catastrophe - quelques éléments pour un bilan » (Éd La Lenteur, 2012, 310 p.). La revue À contretemps s’en est fait l’écho dans son n°46 (juillet 2013) sous le titre « De la servitude nucléarisée ». Henri Blanc, auteur de cette recension, écrit : « [...] la réédition revue et augmentée de « Tchernobyl, une catastrophe » mérite une attention particulière tant par la personnalité de ses auteurs que par leur façon d’aborder la place du nucléaire dans nos sociétés comme sur les moyens de s’y opposer. D’abord publié dans la revue L’Intranquille, en 1992, puis en volume l’année suivante aux éditions Allia, cette nouvelle édition se distingue par une roborative préface due à Cédric de Queiros [selon lequel « Tchernobyl, une catastrophe » est « la meilleure étude historique » sur cet événement et ses conséquences] et l’ajout de deux textes : l’un de Bella Belbéoch – « Responsabilités occidentales dans les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl, en Biélorussie, Ukraine et Russie » –, l’autre de Roger Belbéoch – « La société nucléaire », tiré de l’Encyclopédie philosophique universelle. Les Notions philosophiques (PUF, 1990). »

(3) Raymond Sené, fondateur du GSIEN (Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire), évoque pour sa part cet accident en citant un article du journal Le Monde daté du 22 janvier 1988 : « Les équipes de la tranche numéro un de la centrale nucléaire de Paluel ont failli aux règles de la sûreté dans la journée du 24 novembre 1986 en procédant sans autorisation à des essais sur le réacteur. (...) Cette information fournie, plus d’un an après l’incident, par une source anonyme, mais confirmée depuis par EDF. (...) Ce défaut de procédure administrative n’est pas du goût du Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires [“ancêtre” de l’ASN], qui estime que cette opération constitue, du point de vue de la sûreté, une démarche inacceptable (...) ». Source : La Gazette nucléaire, n°88/89, juin 1998

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre III)

III.2. ÉTUDE DE CAS : « LES CAUSES DE L’ÉVÈNEMENT TCHERNOBYL »

Illustré par un Marcel Boiteux affirmant droit dans ses bottes que « Tchernobyl n’est pas un accident nucléaire, c’est un accident soviétique ! », le déni de la nature réelle de la catastrophe de Tchernobyl est une vieille antienne de la nucléocratie française.

Ainsi, dans une note intitulée « Les causes de l’évènement Tchernobyl » [10 pages, 45 ko, fichier pdf] et datée de novembre 2000, Jacques Frot, ingénieur, ex-Directeur à Mobil Oil Française (groupe ExxonMobil) et spécialiste des énergies fossiles, membre de l’AEPN (Association des Écologistes pour le Nucléaire) et de la SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire), après avoir dénoncé la « culture soviétique du secret » en matière de nucléaire civil, écrivait (sauf mention contraire, tous les passages en gras sont soulignés par l’auteur lui-même) :

«  Il est clair que l’explosion du réacteur de Tchernobyl fut rendue possible par les multiples travers du système soviétique. On peut donc dire que le volet accident de l’événement Tchernobyl fut d’abord soviétique, avant d’être nucléaire.  » (p. 3)

Puis : «  le volet sanitaire de l’événement Tchernobyl est, lui aussi, d’abord soviétique avant d’être nucléaire.  » (p. 7)

Avant de conclure : « L’explosion de Tchernobyl et les dommages sanitaires qui l’ont suivie ont été rendus possibles par un système politique qui cultivait le secret et qui n’avait pas jugé utile de donner priorité au développement d’une culture de sûreté adaptée à l’exploitation de réacteurs nucléaires. En ceci l’événement est avant tout soviétique. » (p.7)

On appréciera cette dénonciation vertueuse d’un « système politique [cultivant] le secret » au regard du “modèle de transparence et de démocratie” que constitue depuis des décennies le “système nucléaire” français, cf :

Entre silence et mensonge. Le nucléaire, de la raison d’État au recyclage “écologique”
Bernard Laponche, « La Revue internationale des Livres et des idées, n°14, novembre-décembre 2009, pp. 6-13

Ingénieur diplômé de l’ENSPM et des Arts et Métiers, membre du Comité Scientifique et animateur du GRoupe de COMmunication (GrCOM) de l’AEPN, Jacques Frot porte par ailleurs dans sa note de novembre 2000 un jugement sévère sur les scientifiques “soviétiques” :

« Certains scientifiques avaient un discours rigoureusement honnête ; d’autres, également très compétents et connus comme tels mais mûs plus par leur intérêt personnel que par le souci d’objectivité scientifique, n’avaient pas le courage de la rigueur et acceptaient du pouvoir politique, voire même encourageaient, certaines décisions malsaines ou dangereuses. Les luttes d’influence se substituaient aux débats d’idées scientifiques, techniques et technologiques. » (p.3)

Là aussi, on appréciera à quel point ce jugement pourrait être repris - mot pour mot - pour qualifier la situation française, cf. :

Électronucléaire : de la science au politique
Bernard Laponche, Esquisse(s), n°7, « Convictions », automne 2014, pp. 69-80

Dans ce même registre du « souci d’objectivité scientifique », il convient également de noter la subtilité sémantique et l’honnêteté intellectuelle de cette “démonstration” de Jacques Frot à propos de la catastrophe de Tchernobyl :

« L’examen détaillé de ce qui s’est passé durant les quelques heures, les quelques minutes qui ont précédé l’explosion montre que celle-ci ne pouvait pas ne pas se produire. Et si l’on considère que la notion d’accident est associée à celles d’aléas et d’incertitudes -c’est à dire de probabilité- alors l’explosion du réacteur de Tchernobyl n’est pas un accident. » (p.3) [souligné par la rédaction de Global-Chance.org]

Ainsi, pour le membre du Comité Scientifique de l’AEPN qu’est Jacques Frot, l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl, bien que très officiellement classée au niveau 7 (le plus élevé) sur l’International Nuclear Event Scale (INES - voir schéma plus bas), « n’est pas un accident » (et encore moins une catastrophe ?), mais bien un « événement » (comme l’indique d’ailleurs d’emblée le titre de sa note : « Les causes de l’évènement Tchernobyl »). Une nouvelle fois, il convient d’apprécier à sa juste valeur (et en n’oubliant pas que pour Jacques Frot « la notion d’accident est associée à celles d’aléas et d’incertitudes - c’est à dire de probabilité » !) un tel « souci d’objectivité scientifique », cf :

Accidents nucléaires : de l’improbable à l’imprévisible
Rapports, analyses, tribunes, interviews, etc. :
Les contributions de Global Chance et de ses membres au débat sur la sûreté nucléaire


International Nuclear Event Scale élaborée conjointement par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et l’AEN (Agence pour l’énergie nucléaire) en 1990... à la suite de l’accident de Tchernobyl :


Il convient, enfin, de relever ces autres propos écrits de Jacques Frot, toujours dans cette même note de novembre 2000 relative à ce qu’il appelle « l’évènement Tchernobyl » :

« Les fautes de conception des RBMK leur sont propres et, en particulier, le non-confinement du bloc réacteur. Tous les autres réacteurs du monde entier, y compris les réacteurs soviétiques de construction récente [...] échappent à ces erreurs et sont, en particulier, équipés d’un confinement. Si une fusion de cœur, extrêmement peu probable mais théoriquement non totalement exclue, se produisait néanmoins, l’enceinte de confinement [...] interdirait toute évasion de produits radioactifs dangereuse pour l’environnement et la santé. [...] Il est ainsi permis de conclure que un événement de type Tchernobyl (explosion destructrice du réacteur et de son enceinte accompagnée de très graves conséquences sanitaires et environnementales) n’est pas possible hors ex-URSS et ses satellites. »

Depuis la publication de la note du membre du membre du Comité Scientifique de l’AEPN, la pertinence toute “scientifique” de cette dernière affirmation a malheureusement été plus qu’infirmée, cf. :

Fukushima : réactions en chaîne
Tribunes, analyses, interviews, etc. :
Les réactions des membres de Global Chance face à la catastrophe nucléaire de Fukushima

Rédaction de Global-Chance.org

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre III)

IV - Ce toulousain avait alerté Matignon
HOMMAGE À JEAN LABROUSSE (1932-2011)

Ci-dessous : Ce Toulousain avait alerté Matignon - Jean Labrousse (1932 – 2011)

Né le 12 novembre 1932 à Carcassonne, Jean Labrousse est décédé le 9 juillet 2011 à Bastia. Membre de Global Chance, il avait alors 79 ans.

Après avoir travaillé à la Météorologie Nationale et enseigné à l’École nationale de la Météorologie, avait rejoint en 1974 le Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme (Reading, Royaume-Uni) dont il pris la direction de 1980 à 1982, avant d’être nommé directeur de la Météorologie Nationale (aujourd’hui Météo France), poste qu’il occupera jusqu’en 1986...

IV.1. CE TOULOUSAIN AVAIT ALERTÉ MATIGNON

[Extraits de « Il y a 30 ans, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl », article publié le 26 avril 2016 par La Dépêche du Midi]

Quand on évoque le dossier Tchernobyl, resurgit dans les mémoires les démarches qu’avaient entreprises à l’époque l’ingénieur Jean Labrousse pour tenter de convaincre Matignon de la réalité physique du passage du nuage de Tchernobyl au-dessus de la France.

Décédé en 2011 à l’âge de 79 ans, Jean Labrousse dirigea la Météorologie nationale dès 1982. Ce Carcassonnais, ancien diplômé de l’École d’ingénieurs de Toulouse (Ensuit), avait montré un certain courage en apportant en haut lieu les cartes témoignant du déplacement des masses d’air atmosphériques et de l’évolution du nuage radioactif. Des cartes qui avaient été obtenues en faisant tourner un modèle basé sur les conditions météo sur Tchernobyl le jour de l’explosion. Le même modèle avait permis de calculer la trajectoire de la masse d’air et d’anticiper l’évolution de cette masse trois ou quatre jours après.

Armé de ces documents, Jean Labrousse s’est rendu à Matignon, convoqué à une réunion où, pas un instant, les travaux de la Météorologie nationale n’ont été évoqués. « Lors de cette réunion, je n’ai pas été sollicité. Je n’ai pas pu faire état des données dont je disposais », avait précisé l’ingénieur au cours de son audition dans le cadre de l’instruction menée en 2002 par la juge Odile-Marie Bertella-Geoffroy. Une instruction qui faisait suite à la plainte contre X pour coups et blessures déposée par l’Association française des malades de la thyroïde, qui reprochait à l’État d’avoir minimisé les retombées radioactives sur la France après Tchernobyl. De procès en procès, la Cour d’appel de Paris avait conclu en septembre 2011 par un non-lieu général, confirmé fin 2012 par la Cour de cassation.

Les pièces du dossier d’instruction vont être mises en ligne par Les Amis de la Terre et l’AFMT [...].

Jean-Pierre Bédéï et J.-M.D.

(haut de page) (sommaire de la page) (tête de chapitre IV)

IV.2. JEAN LABROUSSE (1932 – 2011)

[Extraits de l’hommage rendu par Jean Pailleux sur le site du Club des Argonautes]

En ce mois de juillet 2011 le Club des Argonautes est en deuil. Le samedi 9 juillet, à Bastia, Jean Labrousse nous a quittés dans sa 79e année.
Ancien directeur de la Météorologie nationale, membre du Club depuis son origine en 2003, il était un collègue dévoué, un scientifique avisé, nous faisant bénéficier de sa prestigieuse carrière de météorologiste. Presque jusqu’à la fin il a pu maintenir son activité, toujours bouillonnante d’idées, pour le Club des Argonautes comme pour plusieurs autres organisations. [...]
Il débute [...] sa carrière en métropole, en 1954, comme enseignant à l’École de la Météorologie, celle-là même qui venait de le former, affectation où il termine d’abord son service militaire et où on lui confie le cours de Météorologie Générale. C’est là qu’il rencontre Jean Lepas [et où, avec leurs collègues enseignants], ils développent un club de réflexion sur l’enseignement de la météorologie qui aboutira à une profonde modernisation de l’École.
[Sa] sagesse mêlée de jovialité, [sa] capacité à formuler une synthèse de points de vue différents, [son] aptitude à pacifier les controverses, Jean Labrousse la manifestera toujours, aussi bien dans ses activités internationales que lorsqu’il dirigera la Météorologie Nationale, et jusque dans les débats du Club des Argonautes.
Passionné par l’Afrique, Jean Labrousse prend en 1959 le poste de chef de la station de Lomé au Togo, où il continuera à enseigner [pendant 2 ans] en parallèle de ses activités de météorologie opérationnelle. [...] De retour à Paris, il oriente sa carrière vers le traitement de l’information météorologique. Dans les années 1960 il participe d’abord au tout premier développement de la prévision numérique en France [...] Puis il fonde le Centre de Calcul de la Météorologie Nationale [...].
En 1974, il fait partie de la petite équipe préparant la mise en place du CEPMMT (Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme – dénommé couramment « Centre Européen ») qui sera fondé officiellement vers la fin de l’année 1975 et dont il devient alors le directeur du service des opérations.
C’est lui surtout qui crée le premier centre de calcul à Reading (Royaume-Uni) [dont il deviendra le directeur en 1980].
Jean Labrousse est nommé directeur de la Météorologie Nationale le 1er janvier 1982, et il choisit alors Jean Lepas comme adjoint. Il occupera ce poste jusqu’à la fin de l’année 1986, les aléas politiques entraînant alors son départ vers d’autres horizons. Ces cinq années des « deux Jean » à la tête de la Météorologie Française sont marquées par une modernisation « tous azimuts » de l’institution, la rendant définitivement visible et crédible de l’extérieur, et augmentant sensiblement son rayonnement international. [...]
Après son remplacement [...] à la direction de la Météorologie Nationale, Jean Labrousse devient, en 1987, directeur du département Recherche et Développement de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) à Genève [avant de rejoindre le] ministère français de la Recherche et de l’Espace, dont il dirige, de 1991 à 1993 le département Terre – Océan – Espace environnement, puis [...] Bruxelles où il anime de 1994 à 1997 le secrétariat scientifique du programme météorologique dans l’ensemble CEE – COST (coopération européenne dans le domaine de la recherche scientifique et technique).
Dans tous les postes importants qu’il a occupés jusqu’à sa retraite, Jean Labrousse a été amené à prendre de nombreuses décisions impliquant des groupes importants de personnels. C’était un dirigeant qui prenait conseil à tous les niveaux sous sa responsabilité, qui savait créer et entretenir les relations de profonde confiance nécessaire à la concertation, qui ne décidait qu’après avoir fait le tour de toutes les possibilités et de toutes les implications pour ceux qui auraient à appliquer ses décisions, mais qui tenait ensuite particulièrement ferme sur les principes de son action.
Après sa retraite, prise en novembre 1997, il ne peut délaisser sa passion pour la météorologie (entretenue mutuellement avec son ami Jean Lepas au fil des années), passion allant naturellement aussi vers les sciences environnementales connexes, toujours avec une large vision des enjeux considérés sous l’angle planétaire (et pas seulement national).
[...]
[Jean Labrousse] a toujours manifesté une grande honnêteté intellectuelle au cours de sa carrière professionnelle, et aussi en tant que « retraité argonaute » lorsque par exemple il s’élevait publiquement contre la démarche intellectuelle de certains climato-sceptiques.
À Météo-France, au Centre Européen et dans d’autres d’autres organismes, de nombreuses personnes gardent encore une grande fierté d’avoir été dirigées par Jean Labrousse, ainsi qu’une pensée émue à son souvenir. Et tous ceux qui l’ont côtoyé, sans travailler sous ses ordres, se remémorent un homme généreux, chaleureux et ouvert à la discussion en toutes circonstances.

Jean Pailleux - Mai 2013

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V - Documentaire
NUCLÉAIRE : L’EXCEPTION FRANÇAISE

« Le nucléaire français est un dogme, et Fukushima n’y change rien : nous continuons, comme si le risque atomique ne nous concernait pas, alors que la France compte 150 installations nucléaires, et que la filière produit plus des 3/4 de notre électricité. Nos gouvernements ont fait du nucléaire une religion d’État, défendue par une technocratie toute puissante, et les racines de cette exception française remontent loin dans notre histoire. »

Frédéric Biamonti, 2013, durée 1h10
Documentaire réalisé après la catastrophe de Fukushima et diffusé par France 3 le vendredi 4 octobre 2013... à 23h10 !

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À DÉCOUVRIR ÉGALEMENT SUR LE SITE DE GLOBAL CHANCE

Énergie, Environnement, Développement, Démocratie :
changer de paradigme pour résoudre la quadrature du cercle

Global Chance, mai 2011

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Sans relâche : décrypter, expliquer, proposer...
Les Cahiers de Global Chance, n°38, janvier 2016, 84 pages

Imaginer l’inimaginable ou cultiver son jardin ?
Les Cahiers de Global Chance, n°37, juin 2015, 100 pages

Autour de la transition énergétique : questions et débats d’actualité (suite)
Les Cahiers de Global Chance, n°36, novembre 2014, 68 pages

Autour de la transition énergétique : questions et débats d’actualité
Les Cahiers de Global Chance, n°35, juin 2014, 84 pages

Le casse-tête des matières et déchets nucléaires
Les Cahiers de Global Chance, n°34, novembre 2013, 76 pages

Des questions qui fâchent : contribution au débat national sur la transition énergétique
Les Cahiers de Global Chance, n°33, mars 2013, 116 pages

L’efficacité énergétique à travers le monde : sur le chemin de la transition
Les Cahiers de Global Chance, n°32, octobre 2012, 180 pages

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Publications de membres de l’association (sélection)

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« On sait que même en France un accident nucléaire majeur peut se produire »
Benjamin Dessus (interview), Charlie Hebdo, n°1233, mercredi 9 mars 2016
Propos recueillis par Fabrice Nicolino

Nucléaire français : l’impasse industrielle
Le poids du pari industriel nucléaire de la France à l’heure de la transition énergétique
Yves Marignac & Manon Besnard, WISE-Paris, Rapport commandé par Greenpeace France, mardi 23 juin 2015, 72 pages

Défauts de fabrication sur la cuve du réacteur EPR de Flamanville-3
Yves Marignac, WISE-Paris Briefing, lundi 13 avril 2015

L’échéance des 40 ans pour le parc nucléaire français
Processus de décision, options de renforcement et coûts associés à une éventuelle prolongation d’exploitation au delà de 40 ans des réacteurs d’EDF
Yves Marignac, Wise Paris, 22 février 2014, 171 pages

Paroles de responsables du nucléaire. Chroniques de l’atome masqué (4)
Bernard Laponche, Médiapart, mercredi 19 juin 2013

Mais quel âge a ma centrale ? Chroniques de l’atome masqué (3)
Bernard Laponche, Médiapart, mardi 4 juin 2013

L’énigme du corium mouillé. Chroniques de l’atome masqué (2)
Bernard Laponche, Médiapart, mercredi 22 mai 2013

Centrales nucléaires : « Les risques s’accroissent avec l’âge »
Bernard Laponche (interview), Paris-Normandie.fr, dimanche 5 mai 2013

La gouvernance de la sûreté nucléaire. Citations et questionnements
Bernard Laponche, Débat national sur la transition énergétique, Note au groupe “Gouvernance” du CNDTE, mercredi 27 mars 2013, 28 pages

Le risque d’accident des centrales nucléaires. Citations et questionnements
Bernard Laponche, Débat national sur la transition énergétique, Note au sous-groupe “scénarios” du groupe d’experts, 26 mars 2013, 41 pages

Guignol l’écolo et les gendarmes atomiques
Y.S., essai libre, 11 mars 2013

Sécurité nucléaire : jusqu’à maintenant, le facteur chance a été favorable
Bernard Laponche, Le Cercle - Les Échos, lundi 26 novembre 2012

De la responsabilité politique de la sûreté nucléaire
Bernard Laponche, Le Cercle - Les Échos, mercredi 10 octobre 2012

Accident nucléaire : l’inacceptable pari
Bernard Laponche, in « Atomes crochus : argent, pouvoir et nucléaire », Réseau Sortir du Nucléaire, juillet 2012

Un an après Fukushima, prolonger le nucléaire en France est une bombe à retardement
Yves Marignac, Le Plus du NouvelObs.com, lundi 12 mars 2012

« Fukushima a déclenché une prise de conscience collective »
Pierre Cornut (interview), Le Dauphiné Libéré, jeudi 23 février 2012

Sûreté nucléaire en France post-Fukushima
Analyse critique des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) menées sur les installations nucléaires françaises après Fukushima.
Arjun Makhijani et Yves Marignac, Rapport d’expertise, lundi 20 février 2012

Prolonger le parc nucléaire : des risques inacceptables
Benjamin Dessus et Bernard Laponche, communiqué, dimanche 19 février 2012

Nucléaire : « bon sens économique » contre sûreté du parc ?
Benjamin Dessus, Le Club Mediapart, mercredi 8 février 2012

Fukushima : « On a fait semblant de découvrir les dangers nucléaires »
Bernard Laponche (interview), Rue89, dimanche 8 janvier 2012

« Il y a une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en Europe »
Bernard Laponche (interview), Télérama, n°3205, 15 juin 2011

Des mots pour le dire
Benjamin Dessus, Politis, n°1150, 28 avril 2011

Le nucléaire, une technologie du passé sans avenir
Bernard Laponche, La Tribune, 26 avril 2011

« Fukushima remet en cause l’approche occidentale de la sûreté nucléaire »
Yves Marignac, Touteleurope.eu, 30 mars 2011

Nucléaire : le moyen le plus dangereux pour faire bouillir de l’eau
Bernard Laponche, Libération, 24 mars 2011

La sûreté nucléaire : une exception française ?
Benjamin Dessus, Les Échos, 18 mars 2011

La France à l’abri d’un accident japonais ?
Benjamin Dessus et Bernard Laponche, Mediapart, 13 mars 2011

Démanteler, seul avenir pour la filière nucléaire
Denis Baupin, Hélène Gassin et Bernard Laponche, Mediapart, vendredi 11 juin 2010

Entre silence et mensonge. Le nucléaire, de la raison d’état au recyclage « écologique »
Bernard Laponche, entretien avec Charlotte Nordmann, La Revue internationale des Livres & des idées, n°14, novembre-décembre 2009

Le vieillissement des installations nucléaires : un processus mal maîtrisé et insuffisamment encadré
Yves Marignac, Contrôle (revue bimestrielle d’information de l’Autorité de Sûreté Nucléaire), dossier n°184 : « La poursuite d’exploitation des centrales nucléaires », juillet 2009

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