Nouvelles demandes d’analyses de l’IRSN sur le vieillissement de Fessenheim

, par   Thierry de Larochelambert

Dans son tout récent Avis IRSN-2022-00241 du 21 décembre 2022, l’IRSN demande à EDF un « Programme complémentaire d’investigations et de prélèvements sur les réacteurs mis à l’arrêt de la centrale de Fessenheim » , en vue de « compléter les connaissances disponibles en matière de vieillissement des matériels » et de « vérifier l’absence de phénomènes de dégradation ou de vieillissement non prévus pouvant affecter des éléments importants pour la protection » pouvant « notamment concerner des éléments difficilement accessibles, présentant un retour d’expérience défavorable, ou ne pouvant donner lieu à des contrôles sur les réacteurs actuellement en fonctionnement ».

On ne peut qu’appuyer cette demande car elle rejoint les propositions de démantèlement scientifique du réacteur nucléaire n°1 de Fessenheim pour un projet de recherche européen sur le vieillissement thermique sous contrainte et irradiation des aciers de cuves nucléaires 900 MW, que le Pr Thierry de Larochelambert (Institut FEMTO-ST, Département Energie, CNRS-UMR6174) a élaborées et présentées successivement depuis mars 2019 à la Mission d’information parlementaire sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, à l’IRSN, à la CLIS Fessenheim, à l’OPECST, et publiées dans son étude « Sûreté, démantèlement, prolongation de fonctionnement des réacteurs nucléaires et transition énergétique » chez Mare & Martin en janvier 2021.

Le présent article analyse les dispositions complémentaires demandées par l’IRSN à la lumière des recherches internationales sur les risques de rupture de cuves nucléaires par choc froid sous pression et des incertitudes associées, et interroge le projet de prolongation de service des réacteurs nucléaires les plus âgés et fissurés au-delà d’un seuil critique qui pourrait être dépassé avant 50 ans de fonctionnement.

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