Fukushima : ce que parler veut dire

, par   Bernard Laponche

Dans un entretien publié le 3 mars 2016 par le journal Libération, à la question « In fine, la question n’est-elle pas si, mais quand il y aura un accident majeur en Europe ? », le président de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), Pierre-Franck Chevet, a répondu : « Oui, il y en aura. Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe. Je ne sais pas donner la probabilité et on fait un maximum pour éviter que ça arrive, mais malgré tout, on pose le principe que ça peut arriver ».

Nos gouvernants doivent prendre conscience de la responsabilité qu’ils assument, souvent en toute ignorance ou refus de regarder la vérité.


Sur cette page :
Fukushima : ce que parler veut dire
Bernard Laponche, Le Journal de l’Énergie, lundi 7 mars 2016
Les centrales nucléaires et leurs risques d’accidents
Bernard Laponche, exposés vidéo, lundi 11 mars 2013
« Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe »
Pierre-Franck Chevet (président de l’ASN), Libération, 3 mars 2016
Fukushima : Tokyo was on the brink of nuclear catastrophe, admits former prime minister
Andrew Gilligan, The Telegraph, 4 mars 2016
« Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima : ce peut arriver n’importe où, n’importe quand »
Naoto Kan, Premier ministre du Japon au moment de la catastrophe
À découvrir également sur le site de Global Chance (Dossiers et publications)

FUKUSHIMA : CE QUE PARLER VEUT DIRE

Bernard Laponche, Le Journal de l’Énergie, lundi 7 mars 2016

Dans un entretien publié le 3 mars 2016 par le journal Libération [à lire plus bas - ndlr], à la question « In fine, la question n’est-elle pas si, mais quand il y aura un accident majeur en Europe ? », le président de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), Pierre-Franck Chevet, a répondu : « Oui, il y en aura. Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe. Je ne sais pas donner la probabilité et on fait un maximum pour éviter que ça arrive, mais malgré tout, on pose le principe que ça peut arriver ».

Une telle déclaration de la part de l’ASN n’est pas réellement nouvelle mais elle a frappé les esprits, sans que toutefois la réalité de la chose apparaisse clairement pour le lecteur. Et, comme le dit le président de l’ASN, « On a peut-être un peu oublié Fukushima, c’était seulement il y a cinq ans ».

Pour comprendre ce que cela veut vraiment dire, il faut mettre en regard de la déclaration du président de l’ASN l’entretien publié le 4 mars 2016 par le journal britannique The Telegraph avec M. Naoto Kan [à lire plus bas - ndlr], Premier ministre du Japon au moment de l’accident de Fukushima, en mars 2011.

Nous citerons ici simplement ce passage :

« Il dit qu’il avait considéré l’évacuation de la capitale, Tokyo, ainsi que celle d’autres territoires, à l’intérieur d’une zone de 250 km de rayon autour de la centrale, ainsi que la déclaration de la loi martiale. Il ajouta : « L’existence future du Japon était en jeu » et « Un événement de cette taille, l’évacuation de 50 millions de personnes, eut été comparable aux effets de la défaite dans une guerre majeure » (1). »

Ainsi, chacun pourra se prononcer en connaissance de cause.

Et peut-être nos gouvernants prendront conscience de la responsabilité qu’ils assument, souvent en toute ignorance ou refus de regarder la vérité.

Bernard Laponche (*)

(1) « He said he considered evacuating the capital, Tokyo, along with all other areas within 160 miles of the plant, and declaring martial law. “The future existence of Japan as a whole was at stake,” he said. “Something on that scale, an evacuation of 50 million, it would have been like a losing a huge war.” » - Traduction libre de l’auteur.
Source : Fukushima : Tokyo was on the brink of nuclear catastrophe, admits former prime minister, Andrew Gilligan, The Telegraph, 4 mars 2016.

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(*) Une lecture vivement conseillée :
Entre silence et mensonge. Le nucléaire, de la raison d’état au recyclage « écologique »
Bernard Laponche, entretien avec Charlotte Nordmann, La Revue internationale des Livres & des idées, n°14, novembre-décembre 2009

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LES CENTRALES NUCLÉAIRES ET LEURS RISQUES D’ACCIDENTS

• Première partie : le fonctionnement d’une centrale
• Seconde partie : les risques d’accidents

Par Bernard Laponche, polytechnicien, docteur ès sciences en physique des réacteurs nucléaires, expert en politiques de l’énergie et de maîtrise de l’énergie.

Première partie : le fonctionnement d’une centrale

Première publication sur le net : lundi 11 mars 2013

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Seconde partie : les risques d’accidents

Première publication sur le net : mardi 12 mars 2013

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« IL FAUT IMAGINER QU’UN ACCIDENT DE TYPE FUKUSHIMA
PUISSE SURVENIR EN EUROPE »

Pierre-Franck Chevet, président de l’ASN, Libération, 3 mars 2016
Propos recueillis par Coralie Schaub

Pierre-Franck Chevet préside l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), une autorité indépendante considérée comme le gendarme de l’atome. Cet X-Mines, qu’on ne peut pas soupçonner d’être antinucléaire, alerte pourtant de plus en plus fortement sur la sûreté.

En janvier, vous avez martelé que « le contexte en matière de sûreté nucléaire est particulièrement préoccupant ». Pourquoi ?

Je n’ai pas employé les mêmes mots les années précédentes. Ce jugement vient de trois constats. On entre dans une période où les enjeux en termes de sûreté sont sans précédent. La poursuite du fonctionnement des réacteurs d’EDF au-delà de quarante ans est un enjeu de sûreté majeur, c’est très compliqué techniquement. EDF estime les travaux à 55 milliards d’euros, cela donne une mesure de leur ampleur. C’est moins médiatique, mais il y a le même sujet pour toutes les autres installations, comme l’usine de retraitement de la Hague ou les réacteurs de recherche du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

Tout le système industriel nucléaire a été construit, pour faire simple, dans les années 80. Or, 1980 + 40, ça fait 2020. A 40 ans, il ne se passe pas brutalement des choses très graves sur une installation nucléaire. Mais c’est un âge déjà respectable, qui oblige aussi à se demander comment améliorer la sûreté en fonction des nouveaux standards post-Fukushima. C’est un deuxième enjeu absolument énorme.

Face à ces enjeux qui montent, les acteurs du nucléaire ne sont pas en pleine forme, c’est le moins qu’on puisse dire. Ils ont tous, EDF, Areva, mais aussi le CEA, de grosses difficultés économiques, financières ou budgétaires. La concomitance de ces trois constats me fait dire que la situation est préoccupante à court et moyen termes. Or, nous n’avons pas obtenu à ce stade les moyens supplémentaires nécessaires pour assurer pleinement notre tâche. Nous sommes donc contraints, en 2016, de nous concentrer sur les installations qui fonctionnent, le risque le plus urgent est là.

Vous répétez que la prolongation des centrales au-delà de quarante ans n’est pas acquise. Or, Ségolène Royal se dit « prête » à les prolonger dix ans…

Si la ministre de l’Énergie confirme qu’elle est d’accord pour qu’EDF propose la prolongation et qu’on étudie la question, ça n’est ni illogique ni un scoop. Mais cela ne veut pas dire qu’elle sera acceptée, essentiellement par moi. Sur ce sujet, c’est l’ASN qui décide. Elle se prononcera de manière « générique » sur les modalités de prolongation en 2018, pour ensuite prendre position, réacteur par réacteur, à partir de 2020. Pour avoir vu la ministre récemment, il n’y a pas de doute dans mon esprit sur le fait que le rôle de l’ASN est connu et respecté.

S’il y avait passage en force contre votre avis, que feriez-vous ?

On dirait non. La loi de transition énergétique dit que la décision de prolonger à cinquante ans ou plus est soumise à notre accord. C’était moins clair dans les lois précédentes.

Areva est en faillite, EDF en grande difficulté. Cela ne risque-t-il pas de menacer la sûreté ?

Quand une entreprise n’a pas les moyens, il y a à l’évidence un risque qu’elle puisse rogner sur certains investissements, notamment dans la sûreté. Peut-être pas les plus cruciaux, mais sur des investissements intermédiaires. Or, nous avons prescrit des choses, avec des délais. Je veillerai à ce que ces obligations soient respectées. Nous faisons énormément d’inspections et la loi nous a donné un pouvoir de sanction accru en cas de non-respect de nos demandes.

Mais il y a aussi des sujets plus subtils : ces entreprises sont en pleine réorganisation, il faut veiller à ce que cela soit cohérent avec les grands enjeux de sûreté, au niveau de l’organisation en général mais aussi des personnes. Il faut qu’un certain nombre de compétences clés, dans les équipes d’exploitation, soient là et aux bons endroits pour que la sûreté soit bien gérée au quotidien.

Vous avez dit que les anomalies « très sérieuses » de la cuve de l’EPR de Flamanville ont été découvertes « sous pression de l’ASN et non par l’exploitant ». Areva et EDF font-ils leur boulot ?

En tout cas, pour l’anomalie de la cuve, c’est assez frappant. Les anomalies n’ont été détectées que parce que nous avons demandé des contrôles, mesures et essais supplémentaires. Areva n’était pas convaincu de leur utilité. Ils ont fini par faire les essais en affirmant qu’ils montreraient que ce n’était pas nécessaire. Pas de chance pour eux, il se trouve qu’effectivement, on a vu une anomalie. Il y a déjà eu des anomalies par le passé, ça ne me trouble pas, il faut simplement les traiter. Par contre, je constate que c’est avant tout notre système de contrôle qui a mis en évidence le problème, et pas leurs contrôles internes.

Or, le premier responsable de la sûreté, c’est avant tout l’exploitant, c’est lui qui est en charge directement. J’ai beau faire mon métier aussi bien que possible, je ne peux travailler que par sondages. Une situation où seul le gendarme est chargé de contrôles, ça ne marche pas. Les entreprises doivent faire leur boulot en interne, d’abord. C’est pour cela qu’on sera attentifs à leurs organisations internes, notamment à ce que leur chaîne de contrôle interne soit bien dotée, en nombre et en compétences. C’est pour ça que j’ai fait cette remarque, et elle est importante.

Vous venez aussi d’alerter sur une corrosion plus rapide que prévue à la Hague, site d’Areva qui est aussi le plus radioactif de France.

Malheureusement, l’analogie est assez forte avec ce qui s’est passé pour l’anomalie de la cuve de l’EPR. C’est parce que nous avons demandé qu’ils fassent un check-up complet de l’installation que des contrôles ont été faits sur les évaporateurs et qu’on a pu voir le problème. Ces derniers [où sont concentrés les produits de fission, ndlr] n’avaient jamais été contrôlés. On leur a demandé de renforcer les contrôles qui auraient dû être faits, pour suivre ce phénomène de corrosion. Si ça se passe mal, on prendra des décisions d’arrêt, mais on n’en est pas là.

Diriez-vous qu’« EDF sous-estime le risque d’un accident nucléaire », comme l’a fait en 2012 Jacques Repussard, le directeur de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire ?

(Pause. Soupir) Je n’ai pas ce sentiment. Ils sont dans leur rôle, veulent nous convaincre qu’ils font les choses bien, c’est la vie. Après Fukushima, il me paraît de toute manière assez difficile d’avoir une telle position. On l’avait affirmé alors et on continue à le faire, on n’a pas de problème à dire qu’un accident est possible.

Il disait aussi qu’avant Fukushima, il y avait une « omerta » sur la sûreté. Y a-t-il aujourd’hui une transparence totale ?

En tout cas, nous, on s’y attache. Quand on a annoncé l’anomalie de la cuve de l’EPR, on n’a pas eu que des compliments, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais c’est la vie. On dit les choses, c’est notre principe de base. La transparence s’améliore, même si je ne dis pas que c’est parfait. Les commissions locales d’information autour de chaque installation montent en puissance. Quand nous faisons des inspections, les avis sont publics. Et les avis de l’IRSN seront désormais rendus publics avant même que l’ASN prenne une décision dessus.

De plus en plus de gens critiquent un déni du risque et une « fuite en avant » de la part de « l’État nucléaire » français.

Ce n’est pas comme ça que je le perçois. D’abord, on est là pour faire notre boulot. Cela met quelques ressorts dans le système. Il y a des difficultés, c’est vrai, des tensions entre les acteurs…

L’ASN est-elle engagée dans un bras de fer avec EDF ?

Il y a un bras de fer. Mais dans un système industriel qui a tous ces problèmes, il faut bien que la tension sorte quelque part. La prolongation, ce n’est pas forcément une fuite en avant, la question a potentiellement du sens. Simplement, techniquement, on ne sait pas encore ce qu’on en fait. On fixera les conditions que l’on veut voir réunies et si les industriels estiment que c’est trop cher, ils en tireront les conséquences et ça ne se fera pas.

La date de fermeture de Fessenheim approche et EDF investit des dizaines de millions d’euros pour sa sûreté. Pourquoi ne pas l’arrêter tout de suite ?

L’ASN s’est prononcée en 2011 ou 2012 sur les deux réacteurs de Fessenheim en disant qu’ils pouvaient fonctionner dix ans de plus, sous réserve qu’il soit fait des améliorations de sûreté. Si c’est fermé plus tôt, ça ne me dérange pas. Par contre, j’insiste, les améliorations de sûreté demandées doivent être faites. En cas d’accident, si les travaux n’ont pas été faits, on me demandera des comptes, et c’est logique.

Quid du risque terroriste ?

Nous ne sommes pas en charge du sujet. Par contre, la question de savoir comment on dimensionne une installation pour qu’elle résiste à des agressions malveillantes est très proche de la réflexion pour faire face à un tsunami, par exemple. Après Fukushima, nous avons demandé d’installer des systèmes en plus. Quand une installation a un pépin, l’enjeu est d’arriver à mettre de l’eau dans le système pour le refroidir. Pour cela, il faut des tuyaux, des pompes, et de l’électricité. On a demandé à tous les exploitants de renforcer cela. D’abord sous forme de moyens mobiles à déployer le jour venu. C’est désormais fait. Par contre, on est les seuls en Europe à avoir demandé les mêmes mesures, mais en dur. On demande un gros diesel, des pompes et tuyaux dans un local bunkerisé. Ce sera déployé dans les cinq à dix ans sur l’ensemble des installations.

In fine, la question n’est-elle pas si, mais quand il y aura un accident majeur en Europe ?

Oui, il y en aura. Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe. Je ne sais pas donner la probabilité et on fait un maximum pour éviter que ça arrive, mais malgré tout, on pose le principe que ça peut arriver. En tout cas, il faut partir de cette idée-là, ne serait-ce que pour demander les améliorations de sûreté. On a peut-être un peu oublié que Fukushima, c’était seulement il y a cinq ans. C’est une perte de mémoire collective, pas uniquement des politiques ou des entreprises. Au moment de Fukushima, on a observé très vite une baisse des gens favorables au nucléaire, de 50 % à 40 %. Un an après, on était revenus à 50 %…

En cas d’accident majeur, sommes-nous bien protégés ?

On fait le maximum, je ne dis pas que c’est parfait. D’abord, il faut s’y préparer, il y a très régulièrement des exercices de crise. Des simulations aussi réalistes que possible, même si on ne peut pas évacuer toute une ville juste pour un exercice. Fukushima a eu des conséquences de natures diverses pour les populations jusqu’à 100 kilomètres autour de la centrale. Et les gens ont dû être évacués durablement dans un rayon de 20 km, ce qui est déjà énorme.

Si on pose ce schéma en Europe, il faut en tirer les conséquences et faire en sorte que nos moyens de gestion de crise soient adaptés, en allant au-delà du rayon de 10 km qui est celui des plans particuliers d’intervention (PPI) actuels autour des installations. Il faut regarder une zone plus large, jusqu’à 100 km. Deuxième chose, en traçant des cercles de 100 km de rayon autour des centrales en Europe, on s’aperçoit que dans beaucoup de cas, un accident concernera plusieurs pays. Il faut donc absolument renforcer la cohérence des mesures de protection des populations entre pays européens, ce qui n’est toujours pas acquis à ce stade. Aujourd’hui, de part et d’autre d’une frontière, deux pays peuvent utiliser, par exemple, des seuils différents de contamination au-dessus desquels on recommande de ne pas manger tel aliment. Cela ne va pas. C’est pour ça que toutes les autorités de sûreté européennes ont poussé collectivement, fin 2014, pour un système où on a une approche cohérente de gestion d’un accident nucléaire. Et pour dire qu’il faut se préparer dans une zone de 100 km.

Beaucoup demandent à ce que la distribution actuelle de comprimés d’iode dans un rayon de 10 km autour des centrales françaises soit étendue à ces 100 km…

Nous y sommes favorables. En cas d’accident, il y a six réflexes à avoir, parmi lesquels la prise de comprimés d’iode stable pour saturer la thyroïde avant que de l’iode radioactif ne puisse s’y fixer. Les comprimés distribués en 2009 arrivent à leur date de péremption, donc on a organisé une campagne de redistribution dans le rayon habituel des 10 km. On en profite pour parler des autres réflexes, le premier étant de se calfeutrer dans un bâtiment. Par ailleurs, au niveau départemental, il y a des stocks de comprimés qui peuvent ensuite être distribués.

Mais au-delà de cette zone, il faut sortir de chez soi pour aller chercher des comprimés ! Comment faire si on est dans le nuage radioactif, sachant qu’il faut les prendre avant son passage pour que ce soit efficace ?

Si on est dans le nuage, effectivement, il ne faut pas sortir. Mais oui, il faudra absolument préciser les conditions dans lesquelles on achemine à temps les comprimés jusqu’aux personnes. Je ne sais pas si la solution sera d’étendre la prédistribution des comprimés à 100 km ou d’avoir un circuit très fiable de distribution au moment où… Tout cela se prépare, ça ne dépend pas que de l’ASN. En attendant, il y avait urgence à renouveler les comprimés, donc la campagne se déroule en l’état du système, dans les 10 km. Il faut aussi avoir en tête que si on prédistribue trop largement et on banalise la chose, on ne sait pas où seront les comprimés le jour venu. Dans la zone des 10 km, on constate, malgré nos efforts, que les gens ne vont pas les chercher en pharmacie. Et même quand on leur livre les comprimés par la Poste, au bout d’un certain temps, ils ne savent plus où ils sont.

La population n’est donc pas consciente du risque ?

On avait fait un sondage au moment de la première campagne de distribution. Seuls 50 % des gens avaient les comprimés chez eux. Quand on leur a demandé pourquoi, il y avait deux visions. En gros, soit « de toute manière je serai mort, c’est pas un comprimé qui va me sauver ». Soit le déni du risque : « Il n’y a pas eu de pépin, donc il n’y en aura pas, donc pas besoin de comprimés. » On essaie de lutter contre ces deux visions, car les deux sont fausses mais aboutissent à ce que les gens ne se protègent pas.

Propos recueillis par Coralie Schaub

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FUKUSHIMA : TOKYO WAS ON THE BRINK OF NUCLEAR CATASTROPHE, ADMITS FORMER PRIME MINISTER

Andrew Gilligan, The Telegraph, 4 mars 2016

Japan’s prime minister at the time of the 2011 earthquake and tsunami has revealed that the country came within a « paper-thin margin » of a nuclear disaster requiring the evacuation of 50 million people.

In an interview with The Telegraph to mark the fifth anniversary of the tragedy, Naoto Kan described the panic and disarray at the highest levels of the Japanese government as it fought to control multiple meltdowns at the crippled Fukushima Daiichi nuclear power station.

He said he considered evacuating the capital, Tokyo, along with all other areas within 160 miles of the plant, and declaring martial law. « The future existence of Japan as a whole was at stake », he said. « Something on that scale, an evacuation of 50 million, it would have been like a losing a huge war. »

Mr Kan admitted he was frightened and said he got « no clear information » out of Tepco, the plant’s operator. He was « very shocked » by the performance of Nobuaki Terasaka, his own government’s key nuclear safety adviser. « We questioned him and he was unable to give clear responses, » he said. « We asked him – do you know anything about nuclear issues ? And he said no, I majored in economics. »

Mr Terasaka, the director of the Nuclear and Industrial Safety Agency, was later sacked. Another member of Mr Kan’s crisis working group, the then Tepco chairman, Tsunehisa Katsumata, was last week indicted on charges of criminal negligence for his role in the disaster.

The 9.0 magnitude quake, the largest ever recorded in Japan, triggered a gigantic tsunami which broke through the plant’s flood defences, cutting off power to its control room and the coolant systems of its nuclear reactors.

Deprived of cooling, radioactive fuel, in three of the plant’s six reactors melted down. Explosive hydrogen gas built up, blowing holes in the reactor containment building and allowing radioactivity to escape.

« When we got the report that power had been cut and the coolant had stopped working, that sent a shiver down my spine, » Mr Kan said. « From March 11, when the incident happened, until the 15th, the effects [of radioactive contamination] were expanding geographically. »

« From the 16th to the 20th we were able to halt the spread of radiation but the margin left for us was paper-thin. If the [fuel rods] had burnt through [in] all six reactors, that would definitely have affected Tokyo. »

« From a very early stage I had a very high concern for Tokyo. I was forming ideas for a Tokyo evacuation plan in my head. In the 1923 earthquake the government ordered martial law – I did think of the possibility of having to set up such emergency law if it really came down to it. »

« We were only able to avert a 250-kilometre (160-mile) evacuation zone [around the plant] by a wafer-thin margin, thanks to the efforts of people who risked their lives. Next time, we might not be so lucky. »

Dramatic CCTV footage from the plant, released in 2012, showed a skeleton staff – the so-called “Fukushima 50” - struggling to read emergency manuals by torchlight and battling with contradictory, confusing instructions from their superiors at Tepco. At one stage, an appeal went out for workers to bring batteries from their cars so they could be hooked up to provide power for the crippled cooling systems.

Total disaster was averted when seawater was pumped into the reactors, but the plant manager, Masao Yoshida, later said he considered committing hara-kiri, ritual suicide, in despair at the situation.

Mr Kan said he had to retreat to an inner room after the atmosphere in the government’s crisis management centre became « very noisy ».

He said : « There was so little precise information coming in. It was very difficult to make clear judgments. I don’t consider myself a nuclear expert, but I did study physics at university. »

« I knew that even based on what little we were hearing, there was a real possibility this could be bigger than Chernobyl. That was a terrible disaster, but there was only one reactor there. There were six here. »

Although the Fukushima disaster caused no immediate deaths from radiation, it did force the evacuation of almost 400,000 people, most of whom have still been unable to return to their homes. Hundreds of thousands more fled in panic and much of Fukushima province ceased functioning.

An area within 20km (12.5 miles) of the plant remains an exclusion zone, with no-one allowed to live there. Some studies have identified a higher incidence of child cancer in the wider region.

Mr Kan said that the nuclear accident is « still going on » today. He said : « In reactors 2 and 3, the radioactive fuel rods are still there and small amounts of [radioactive] water are leaking out of the reactor every day, despite what Tepco says. »

He said the experience had turned him from a supporter of nuclear power into a convinced opponent. « I have changed my views 180 degrees. You have to look at the balance between the risks and the benefits, » he said. « One reactor meltdown could destroy the whole plant and, however unlikely, that is too great a risk. »

Mr Kan lost the prime ministership later in 2011 amid strong criticism of his handling of the crisis. A parliamentary investigation accused him of distracting emergency workers by making a personal visit to the plant, withholding information, and misunderstanding a request by Tepco to pull out some staff as a demand to withdraw them all.

However, another independent inquiry said his action in ordering the “Fukushima 50” to stay at their posts was vital. « I went to the Tepco offices and demanded they not evacuate. To this day I am criticised for that, but I believed then and I still believe now that I did the right thing and that that was a decisive moment in the crisis, » he told The Telegraph.

He admitted « regret » at his decision not to publish results from a computer system called Speedi, System for Prediction of Environmental Emergency Dose Information, which accurately forecast the spread of radioactivity around the plant and could have saved thousands of local residents from exposure. « As a result, some areas were exposed to high levels of radiation, » he said.

He criticised his successor as prime minister, Shinzo Abe, for restarting some of the country’s nuclear power stations, all of which were shut down after the crisis, saying that Japan had « not learned the lessons enough » and was « closing its eyes » to the risk of a second disaster. He has joined protest demonstrations against the plant reopenings.

« There is a clear conflict between government policy and the wishes of the public, » he said. « Additional protective measures against tsunamis have been taken, such as raising the protective walls, but I don’t think they go far enough. We shouldn’t be building nuclear power plants in areas where there is a population to be affected. After the tsunami, Japan went without nuclear power for years, so it can be done. »

The former leader said that « a lot of the accident was caused before March 11 » by the complacency and misjudgment of Tepco, a verdict echoed by the official inquiry, which dubbed the nuclear accident a « man-made disaster ».

The criminal investigation which led to last week’s charges against Mr Katsumata and two other Tepco managers found that they had known since June 2009 that the plant was vulnerable to a tsunami but had « failed to take pre-emptive measures [despite] knowing the risk ».

Mr Kan expressed satisfaction at the charges brought last week against a senior Tepco manager and said he would testify against Mr Katsumata if asked.

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« THREE MILES ISLAND, TCHERNOBYL, FUKUSHIMA :
CE PEUT ARRIVER N’IMPORTE OÙ, N’IMPORTE QUAND »

Premier ministre du Japon en mars 2011, Naoto Kan, qui jugeait l’énergie nucléaire « bénéfique » avant la catastrophe de Fukushima, a été tellement bouleversé par celle-ci qu’il a « changé à 180° », affirmant aujourd’hui : « il faut arrêter le nucléaire le plus tôt possible ».
(Source : entretien avec Hervé Kempf)

Ci-dessous :
Encountering the Fukushima Daiichi Accident (Face à la catastrophe de Fukushima - tribune)
Naoto Kan, The Huffington Post, 28 octobre 2013
L’ex-Premier ministre du Japon, Naoto Kan, raconte la catastrophe de Fukushima (vidéo)
Entretien exclusif avec Hervé Kempf, Reporterre.net, 10 juin 2014
Naoto Kan : « Comment Fukushima m’a rendu définitivement anti-nucléaire » (extraits)
Loïc Chauveau, SciencesEtAvenir.fr, 2 mars 2015

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Encountering the Fukushima Daiichi Accident (ext.)
Naoto Kan, The Huffington Post, 28 octobre 2013 / Tribune disponible en français sur le site de Mediapart sous le titre : Face à la catastrophe de Fukushima (ext.)

Extraits :

L’accident qui s’est produit dans la centrale de Fukushima Daiichi est le plus grave de l’histoire de l’humanité. [...] En fait, nous sommes passés à deux doigts du pire scénario. Si c’était arrivé, le Japon aurait basculé pour longtemps dans le chaos [...]
Avant l’accident de Fukushima, persuadé qu’aucun accident nucléaire ne pourrait arriver tant que les mesures de sécurité étaient correctement observées, j’avais favorisé l’énergie nucléaire. Mais après avoir été confronté à un accident véritable et, en tant que Premier ministre, avoir été à deux doigts d’ordonner l’évacuation de 50 millions de personnes, mon point de vue a radicalement changé aujourd’hui. [...]
Quelles que soient les mesures prises pour éviter les accidents, elles n’empêcheront jamais un accident de se produire, en particulier si des facteurs humains comme le terrorisme sont pris en compte. En fait, ce n’est pas si difficile d’éviter [eliminate] un accident dans une centrale nucléaire : il suffit de supprimer [eliminate] les centrales. Et cette décision appartient à tous les citoyens. [...]
L’humanité peut obtenir suffisamment d’énergie sans avoir recours à l’électricité d’origine nucléaire - en utilisant des énergies naturelles comme l’énergie solaire, l’éolienne et la biomasse. [...]
Au nom de l’humanité et de notre planète Terre, nous devons résolument nous tourner vers le zéro nucléaire. J’en suis fermement convaincu.
Traduit par Janick Magne et Mimi Mato.

(« Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima... »)

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L’ex-Premier ministre du Japon, Naoto Kan, raconte la catastrophe de Fukushima (ext.)
Entretien exclusif avec Hervé Kempf, Reporterre.net, 10 juin 2014

Premier ministre au moment de Fukushima, Naoto Kan était en première ligne pour gérer la catastrophe nucléaire. Il raconte comment il a pensé évacuer Tokyo, son bras de fer avec la compagnie Tepco, qui cachait l’information, les décisions qu’il a prises pour éviter le pire.

Vidéo :

Extraits :

[...] En quoi l’accident de Fukushima vous a-t-il personnellement fait changer ?
Avant, je pensais que si on respectait les normes de sécurité, l’énergie nucléaire était bénéfique. Mais avec l’accident, j’ai senti corps et âme le risque du nucléaire, et j’ai changé à 180° : je pense qu’il faut arrêter le nucléaire le plus tôt possible (*).
[...]
Qu’est-ce qui empêche l’évolution vers la transition énergétique que vous souhaitez ?
Il y a encore au Japon un gros lobby du nucléaire, qu’on appelle « le village du nucléaire », il a une grande influence, maintient une campagne massive pour continuer le nucléaire.
Le nucléaire et la démocratie sont-ils conciliables ?
[...] Cela s’oppose à la démocratie. Car pour utiliser le nucléaire, il faut un pouvoir puissant, il faut prendre des mesures de sécurité très développées, donc une très forte police, une puissance militaire, donc une solide structure de pouvoir. [...]
Quelle leçon le monde doit-il tirer de la catastrophe de Fukushima ?
L’accident nucléaire, on ne sait quand ni où il va se produire, mais il va se produire – je voudrais que tous les êtres humains le sachent. L’exploitation commerciale du nucléaire n’a commencé que depuis trente ans, et on a déjà connu trois accidents graves, avec Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima : cela peut arriver n’importe où et n’importe quand. [...]
 
(*) Souligné par la rédaction de Global-Chance.org

(« Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima... »)

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Naoto Kan : « Comment Fukushima m’a rendu définitivement anti-nucléaire » (ext.)
Loïc Chauveau, SciencesEtAvenir.fr, 2 mars 2015

Naoto Kan a vécu comme Premier ministre du Japon les heures terribles qui ont suivi le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima. Une expérience qui l’a transformé en profondeur. [Invité par l’ONG internationale Green Cross, il] témoignait le 24 février 2015 sur la scène du théâtre du Rond-Point à Paris.

Vidéo :

Extraits :

[...] J’avais à ma disposition une agence de sûreté nucléaire, mais quand j’ai sollicité son secrétaire général, je me suis aperçu qu’il ne s’agissait pas d’un spécialiste de l’énergie nucléaire, mais d’un économiste ! [...]
Pendant quelques heures, j’ai envisagé qu’il me faudrait ordonner l’évacuation d’un espace de 250km autour des centrales incluant Tokyo, soit 50 millions de personnes à déplacer sans aucune préparation et peut-être sans espoir de retour. [...]
J’étais partisan auparavant d’une énergie nucléaire couvrant la moitié des besoins du Japon en électricité et je faisais confiance dans la solidité d’une industrie pouvant assurer la sûreté des installations [...]. Après la catastrophe, j’ai fait fermer toutes les centrales et voter une loi réduisant à zéro la part du nucléaire puis institué le cadre d’un développement rapide des énergies renouvelables. [...]
Les scientifiques nous disent qu’il ne peut y avoir de risque zéro. Dans ce cas, il faut arrêter toutes les centrales nucléaires existantes. [...]

(« Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima... »)

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